Quels partenaires pour quel projet ? Partie III

Publié le par Diplomate0669

  Grande plénière du vendredi 20 août, 18h-21h.

 

En présence de :

 

  • Corinne Lepage, présidente de CAP21 ;

  • Patrice Bessac, porte-parole du PCF ;

  • Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts ;

  • Daniel Cohn-Bendit, eurodéputé ;

  • Pierre Moscovici, secrétaire national du PS chargé de la convention nationale sur le nouveau modèle de développement ;

  • Corinne Morel d'Arleux, secrétaire nationale du Parti de Gauche au combat écologique.

L'autre partie du débat a était consacré essentiellement à la question du périmètre et de la nature du partenariat. Pour Cécile Duflot la voie semble claire : un « accord libre et responsable ».

 

Corinne Lepage regrette une « politique qui sépare » alors qu'il faut rassembler et ainsi ériger un « arc républicain ». Il est évident pour elle qu'il faut éviter un second mandat de Nicolas Sarkozy pour 2012-2017. Le but est donc dans ce partenariat à venir de trouver une « synthèse et non un programme commun ». Elle se dit favorable à un « projet de transition [et non de transformation] vers un autre modèle de développement ».

Pour Patrick Bessac l'objectif majeur est le suivant : « battre Sarko mais surtout sa politique ». Il propose alors la formation d'une « alternative de gauche » laquelle doit être pétrie de remises en causes fondamentales afin de tendre vers un « mouvement citoyen et populaire » où chacun aura droit au débat et aux initiatives.

Corinne Morel d'Arleux souhaite « changer la donne à gauche pour créer une véritable alternative » car elle estime qu'aujourd'hui il y a un constat manifeste de la dérive du PS vers un modèle social-libéral. L'autre point sur lequel elle revient est bien évidemment celui de « battre la droite et Sarko » - Je ne reviens pas là-dessus. Ensuite, elle propose de mettre en œuvre un « vrai programme de rupture » avant d'évoquer l'Europe dont elle pense qu'il faut recourir à la réouverture des négociations à propos du traité européen car le problème est lié au rapport avec l'Europe qui est entretenu : « quelle marche avec le capitalisme » ? C'est un refus catégorique de la part du Front de Gauche. Corinne Morel d'Arleux dénonce enfin que le capitalisme s'est emparé et approprié l'écologie, en le détournant de son essence première. « Aujourd'hui, la gauche a une responsabilité politique ».

Quant à Cécile Duflot, elle est « fatiguée d'entendre toujours les mots ''capitalisme'', ''gauchiste'' » etc. Pour elle le débat doit porter sur la question de « que produit-on, comment et pourquoi ? » L'objectif est d'engager une transformation écologique de la société car il y a urgence ! Aujourd'hui il y a un « déficit de foi réel en ce que la politique puisse changer les choses ». Cécile Duflot rompt clairement avec les positions du passé de l'écologie politique dans le sens où elle souhaite « aller à l'exécutif » car pendant trop de temps les « écologistes ont joué sur cette non-présence » comme pour se montrer plus « purs » mais ce n'est en rien efficace.

Pierre Moscovici est également très clair sur le sujet. Personne n'est « prêt pour un programme commun ou une candidature commune » donc cela n'arrivera pas. A l'aube de 2012, la gauche est à un « fort moment de responsabilité ». Il précise qu'il ne doit pas y avoir « d'alliance de façade » et préserver une forme de gauche plurielle sans retomber dans les vieilles unions des années 1970 et 1980. Il assume le fait que l'échec a trop longtemps été la conséquence d'une « hégémonie socialiste ». Il fait plaisir à toute la salle en disant que les écologistes ne doivent pas seulement être dans un gouvernement au ministère de l'environnement. Enfin, en terme de « contrat » il en faut un qui soit « public et révisable ».

Pour conclure, la parole revient à DCB. Il souhaite revenir sur la question de l'hégémonie de la gauche. Il prend l'exemple de l'Italie où cela fut un fiasco puisqu'aujourd'hui c'est Berlusconi qui est au pouvoir ! Il soulève de plus le problème que dans la société l'orientation se fait selon une gauche et une droite qui représentent quelque chose à certains mais que pour « une autre partie il n'y a pas de réponse à leurs problèmes ». Ainsi, comment parvenir à un partenariat ? L'idée serait d'arriver à trouver « 20 propositions, sur l'urgence de la transformation écologique, la gouvernance nouvelle, une autre démocratie, les 1% d'aide culturelle et au développement » ce qui constituerait une « base de négociation avec les citoyens français et ceux qui les représentent ». Les raisons et les explications des crises que nous subissons nous les savons, mais malgré tout il n'y a « pas de résultats ». Alors il y a une responsabilité face au pouvoir actuel de « donner la possibilité à tous les citoyens d'où qu'ils viennent de nous rejoindre ». Ce n'est pas de l'opportunisme car il y a un « accord » en substance. Aussi, il ne faut pas tomber dans un procédé de « réponse scientifique » car ce n'est pas constructif. Le compromis est une forme d'accord raisonné et raisonnable permettant à terme de continuer à appeler les citoyens à rejoindre le rassemblement. Pour DCB il faut « accepter de dialoguer avec tous, être ouvert vers toute la société avec les difficultés que cela représente ». Enfin, il conclu la plénière de cette façon : le « périmètre (du partenariat) c'est le résultat de notre intelligence politique et de notre capacité à innover politiquement ». La démocratie se doit d'être nouvelle et ouverte d'où sa phrase lancée comme un cri du cœur (un peu sous la stupéfaction de Cécile Duflot) : « Welcome in the club » à tous ceux qui le veulent en faveur d'une « politique juste, sociale, basée sur la transformation écologique et ayant une responsabilité européenne ».

 

 

 

 

 

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