GENRE, POUVOIRS ET POLITIQUE : Le genre au sein d'autres rapports de pouvoir.

Publié le par Diplomate0669

Le genre au sein d'autres rapports de pouvoir.

 

I- L'analyse du sexisme et du racisme en sciences sociales, un rapport d'analogie.

 

On peut citer deux auteurs qui ont travaillé sur ces questions : Norbert Elias, Logiques de l'exclusion (1995) et Colette Guillaumin.

Ces études prendront part lors des années 1960-1970. Il faut également préciser que les féministes de la fin du XIXe en France avait un statut comparable à celui des juifs de l'Ancien Régime..

 

1- Sexisme et racisme : une relation d'appropriation.

 

Colette Guillaumin. Elle effectue la comparaison de la relation homme/femme juridiquement établi par mariage avec la relation entre les colonisateurs et les indigènes lors de l'empire colonial. Les droits sont inégaux et les colonisateurs s'approprient un travail gratuit. Les enfants sont la propriété du mari jusqu'il y a encore un moment (héritiers du nom). La relation conjugale repose sur la réalisation par les femmes d'un travail gratuit : l'aspect domestique et le soin aux enfants.

 

2- Une justification par l'idée de nature.

 

Façon dont socialement sont justifiés le sexisme et le racisme : c'est l'idée commune qui est celle de la nature. Chaque fois qu'un groupe social domine un autre groupe il le fait en fonction d'une « différence de nature ». Il y a une présence intrinsèque et la non possibilité de choix. Il y aurait un « déterminisme endogène ». Les dominés sont désignés comme tels intrinsèquement (cela repose sur des caractéristiques souvent physiques ou mentales).

 

3- Le fonctionnement des stéréotypes racistes et sexistes ou autres.

 

Les femmes ou les groupes racisés ne sont pas perçus comme étant un individu. Ce dernier est un être humain, appartenant à une communauté, avec des droits, mais il y a la perception d'une singularité. Il y aurait donc trop de différences par rapport au modèle de comparaison de base et chacun serait donc trop défini par son appartenance, donc impossibilité d'une perception de l'individu.

On peut mentionner de même l'interprétation des comportements liés à des stéréotypes (conduite des femmes, violence des noirs...) : il y a la mobilisation d'un stéréotype pour interpréter au lieu de chercher à comprendre le comportement par le biais d'une individualité.

On peut dire qu'il y a une sur-estimation de la violence dans certains cas – la croyance de « réussite » est plus forte en des personnes venant de milieux favorisés.

 

II- L'approche unifiée des comportement discriminatoires.

 

1- Une définition juridique unifiée des discriminations.

 

A l'échelle du droit on fait appel à la formule « sans distinction de » ce qui correspond à une unification. Cette idée est issue de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1789 → 1948). Le droit met sur un même niveau de gravité des processus discriminatoires directs ou indirects.

 

2- Des structures publiques de luttes contre toutes les formes de discrimination.

 

Exemple de la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité). Elle existe depuis 2004. Le premier critère de plainte se défini de la façon suivante : l'origine dans 35% des cas, la santé et/ou le handicap pour 17%, l'âge pour 6%, le sexe étant assez secondaire. Cette existence s'est faite la même année que le dépôt de la loi contre le port du voile à l'école. Il y a eu le recensement d'abus notamment auprès des administrateurs d'espaces/d'accès pour des cérémonies. Les motifs discriminatoires sont nouveaux en conséquence directe de la loi.

 

3- Luttes et arguments militants.

 

Invocation de luttes précédentes historiquement.

 

III- Les limites de l'approche unifiée.

 

1- Des conflits historiques.

 

Angela Davis a retracé les conflits aux USA au XIXe en mettant en parallèle le mouvement pour le droit civil des noirs et celui des femmes. Il y a eu des alliances objectives entre les féministes et les abolitionnistes. Mais à terme une concurrence et un conflit s'est instauré entre les deux mouvements.

 

2- Des conflits contemporains.

 

Le féminisme de la 2e vague, issu des années 1970 s'est beaucoup étalonné sur les problèmes des femmes blanches, étant de ce fait aveugle des besoins des noires américaines et favorisant ainsi le racisme. Il y a donc eu une forte critique de la famille qui s'est traduite par la demande d'abolition des structures traditionnelles.

 

Antiracisme sexiste : cela touche essentiellement les femmes et le gauchisme. Il y aurait une souffrance hiérarchisée disant que le racisme est plus fort que le sexisme. C'est une incohérence théorique car les deux sont imbriqué l'un dans l'autre.

Féminisme raciste : Existence d'un racisme qui instrumentalise le sexisme. Par exemple les politiques d'États qui se font au nom du féminisme mais qui stigmatisent ou renforcent le sexisme. Les politiques de fermeture des frontières ou d'expulsion parfois justifiée par une politique de féminisme. Mobilisation d'un discours censé faire consensus dans débat public relatif à l'égalité des sexes (discours Nicolas Sarkozy, 2007). Mais aussi il y a le discours qui sert à des politiques ciblées. Autre débat, sur la loi du port du voile à l'école : cette loi qui interdit le port des signes religieux à l'école a été faite au nom de l'égalité des sexes mais il y une ambiguïté car c'est l'écho d'un discours colonial ancien (sur la traite des femmes de la part des musulmans). Dire qu'un pays traite mal ses femmes est une arme politique. Il a été parlé d'une culturalisation du sexisme : ce ne serait le problème que de certaines cultures. (cf Elisabeth Badinter).

 

Penser l'imbrication.

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